lundi 5 janvier 2009

Une mamie de 91 ans remporte le prix Costa

Diana Athill, une ancienne éditrice, âgée de 91 ans, remporte le prix Costa pour son autobiographie, Somewhere Towards The End.

Les juges ont trouvé le livre d'Athill "de parfaits mémoire du troisième âge - candide, détaillé, charmant, totalement dénué de sentimentalité ou d'apitoiement sur soi, et surtout, très bien écrit."

A travers 16 essais, elle analyse finement le jardinage, la vieillesse ou le sexe.

Lors d'une interview par le Guardian, aujourd'hui, elle a déclaré avoir espéré gagné ce concours car elle est "toujours fauchée et que ce serait merveilleux d'avoir ce joli chèque".

A une époque oú un jeunisme éloigne chaque jour davantage de réels talents de la vie active pour cause d'âge avancé (45-50 ans !!!), cette fraiche vieille dame nous donne une belle leçon de jeunesse.

Source : The Guardian.

dimanche 4 janvier 2009

Gaza : l'assourdissant silence de Barack Obama

Depuis huit jours, les oreilles des démocrates du monde entier résonnent du bruit des bombes et des rafales de mitrailleuses, du grondement des chenilles des chars qui labourent la terre et le sang de Gaza.

Des voix se sont élevées dans le monde entier pour protester contre cette ultime violation du droit international par le pays qui détient le titre de champion du monde dans cette catégorie : Israël.

L'hôte actuel de la Maison Blanche s'est distingué en condamnant unitéralement le Hamas et en s'opposant à toute résolution de l'ONU en faveur d'un cessez-le-feu immédiat...

Dans ce concert discordant, une seule voix se distingue par son silence assourdissant : celle de Barack Obama.

Lors de l'annonce de son élection - et même bien avant - les pays du Moyen Orient se sont réjouis de l'avènement d'un Démocrate, d'un Noir, d'un allié supposé de l'Islam après des années de mépris, de violences et de désinformations massives (bien plus que les armes de destructions que l'on cherche toujours en Irak, mais c'est une autre histoire dont je parlerai ici bientôt...).

Personnellement, je n'attendais pas, de cette élection, une révolution en matière de politique étrangère. Obama, dans un article de Foreign Affairs (1) peu remarqué dans les pays francophones, donnait déjà les clés de son investissement dans les relations internationales : maintien de la souveraineté des États-Unis, déplacement de la guerre au terrorisme de l'Irak vers l'Afganistan, soutien d'Israël, principal allié dans la région. "Notre point de départ doit toujours être un fort et clair soutien à la sécurité d'Israël, notre allié le plus fort dans la région et la seule démocratie qui y soit établie." (2)

La nomination, peu après son élection de Hillary Clinton comme Secrétaire d'État et de Rahm Emanuel, dit Rahm-bo, fils d'un membre d'Irgun comme Secrétaire géneral de la Maison Blanche, en dit long sur ses sympathies sionistes...

Mais, devant une crise de l'ampleur que connaît actuellement la Bande de Gaza. je m'attendais tout de même à une réaction du nouveau locataire de la Maison Blanche, une occasion inespérée de se démarquer de la politique unilatérale, injuste et partiale qui a été - et est toujours, hélas - celle de son prédécesseur...

Que je sois déçu importe peu... Ce qui est grave, c'est que chaque seconde qui passe sans un commentaire de celui qui prendra les rennes de Washington le 20 janvier prochain, agrave la perte de confiance du Moyen Orient, des Arabes et des démocrates du monde entier.

Que le candidat le plus sexy, celui qui porte l'espoir démesuré tant des Noirs de son pays que des déshérités de toutes les nations en guerre et tous ceux qui désirent la paix, ne trouve rien à dire lors de cette nouvelle atrocité israélienne. Que ce communicateur de génie se réfugie dans un mutisme autiste lors de la plus grande crise du Moyen Orient depuis la dernière guerre du Liban ne me rassure pas sur l'avenir du monde...



(1) Barack Obama, Renewing American Leadership, Foreign Affairs, Juillet-aout 2007.

(2) "Our starting point must always be a clear and strong commitment to the security of Israel, our strongest ally in the region and its only established democracy."