samedi 7 juin 2008

Profondeurs


Profondeurs abyssales et psychologiques : un roman de la métaphore

Une femme silencieuse depuis douze ans dans un hôpital psychiatrique. Une femme qui se souvient vaguement d’avoir été mariée il y a de cela tant d’années…

Un marin en mission secrète au début de la guerre de 14, quand la Suède, pays neutre, se demande si elle pourra se tenir longtemps encore à l’écart de la grande boucherie qui s’annonce. La mission du marin : relevé des routes alternatives aux vaisseaux de guerre qui ne peuvent emprunter les voies commerciales bloquées par les vaisseaux « ennemis ». Car qui est l’ennemi de la Suède durant ces premiers mois où Russes et Allemands se disputent la Baltique ?

Entre la femme et le marin, un mariage creux, une relation vide. Ou plutôt, un abîme que vient seulement combler un amoncellement de mensonges.

Et qui est cette femme solitaire, aperçue sur un rocher prétendument inhabité ? Qui sont ces marins au profil si particulier ? Un capitaine à la main difforme, un second secret, un ingénieur alcoolique ?

Au sein de cette guerre mondiale, les personnages se livrent une guerre personnelle, à coups de mensonges, de faux-semblants, de gestes trompeurs ou interrompus.

Henning Mankell se hisse au niveau des plus grands dans ce récit à la densité granitique : les personnages y acquièrent une rare épaisseur, leurs relations y sont décrites avec l’acuité d’un Ingmar Bergman et le style dépouillé d’un Knut Hamsun. Sans doute l’un des livres les plus troubles, denses et personnels du grand romancier suédois.




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